Publié dans Economie

Lutte contre la corruption - Effort d’assainissement souhaité dans le secteur privé

Publié le vendredi, 05 mai 2023

Promouvoir l’éthique dans l’entrepreneuriat. C’est en ce sens que le Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO) vient de convenir d’un partenariat tripartie avec le Groupement des Entreprises de Madagascar (GEM) et le Groupement du patronat malagasy (FivMpaMa). Bien que les entreprises ne puissent plus se soustraire à la lutte contre la corruption, en raison du durcissement des dispositions pénales, la prévention et la lutte contre ce fléau restent un grand chantier dans le secteur privé. Les grandes entreprises doivent ainsi s’assurer que les normes de conformité s’appliquent dans l’ensemble de leur organisation, y compris leurs filiales, agents et partenaires commerciaux. Quant aux petites et moyennes entreprises, elles ne sont malheureusement toujours pas suffisamment conscientes des risques de corruption dans leur totalité et ignorent par ailleurs les dispositions pénales applicables.

A rappeler qu’au cours de la dernière décennie, les efforts mondiaux pour mettre un frein aux crimes économiques perpétrés dans les pays en développement ont été axés de plus en plus sur le rôle du secteur privé dans la prévention des pots-de-vin et autres actes de corruption. A Madagascar, la corruption représente une barrière à la concurrence et à la libre entreprise, ce qui incite les sociétés du secteur informel à ne pas régulariser leur situation. Le constat est alarmant dans la mesure où la corruption est un obstacle au développement de l’activité des entrepreneurs. Ce problème tend à s’aggraver. Mieux encore, cela quantifie ces contraintes. Certains entrepreneurs estiment qu’une partie du chiffre d’affaires annuel des entreprises doit être payée annuellement aux agents publics sous forme de cadeaux ou autres paiements informels pour que les « choses soient faites ». La corruption représente un réel frein pour les économies en développement, en particulier celles d'Afrique. 

Fléau coûteux

Effectivement, la corruption est un fléau coûteux qui constitue l’un des principaux obstacles à la transformation structurelle du pays. Certaines études montrent que le secteur privé est aussi impliqué dans ce vice dans les pays en développement. Cependant, l'ambition de réduire, voire de supprimer la corruption dans les pays touchés par celle-ci sera un atout pour ces pays ci afin d'améliorer leurs conditions économiques. Ainsi, les deux groupements ayant signé cette convention tripartite avec le BIANCO s’engagent à initier l’appropriation, par leurs membres adhérents respectifs de ces groupements professionnels, des dispositions préventives par le biais de la mise en place en leur sein du Système de Management Anti-Corruption (SMAC). 

Les groupements du secteur privé vont aussi procéder à l’identification des risques et opportunités de corruption dans les relations qu’entretiennent les forces économiques productives du pays avec le milieu politique et l’administration publique. Ainsi, afin de mettre le secteur privé malagasy au diapason de la gouvernance éthique, le GEM et le FivMpaMa s’obligent à rendre effectives ces dispositions en facilitant la réalisation de toutes les démarches permettant d’y parvenir lors de la diligence de la cartographie préventive des risques de corruption et des actions légales visant à assainir le milieu entrepreneurial. En parallèle, le BIANCO apporte son appui méthodologique aux membres de ces groupements professionnels pour les accompagner à mettre en place le Système de Management Anti-Corruption ainsi que tout autre dispositif anti-corruption. Pour ce faire, un comité technique de coordination et de suivi conjoint est aussi mise en place pour garantir la bonne coordination et le suivi efficace de la réalisation de ces dispositions dans les temps qui leur sont impartis.

 

La Rédaction

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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